Les randonneurs "Sur la Brèche"

La traditionnelle sortie « haute montagne » de fin août a tenu toutes ses promesses. D’abord le site choisi, Gavarnie et ses sommets prestigieux, se prêtait bien à cette petite aventure. Ensuite, la météo très favorable a permis de découvrir à perte de vue la beauté de nos chères Pyrénées.
Après un parcours routier sans encombre, le groupe « pique-nique » au bord du torrent, après le village, sur la piste menant au fond du fameux cirque classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Peu à peu, la brume s’estompe et nous laisse découvrir par morceaux ce coin enchanteur : le Casque, la Tour, le Marboré, la Cascade...Nous sentons confusément que les éléments seront avec nous. Au fond du cirque maintenant ensoleillé, nous nous élevons par « l’échelle des Sarradets » vers le refuge de la Brèche. Cette raide montée nous laisse découvrir, au fur et à mesure de l’ascension, la majesté du lieu et les mille aspects de la cascade tombant de plus de 400 mètres, avec en prime des reflets d’arc-en-ciel. Des fleurs bleues égayent l’ensemble. C’est magnifique ! Après 1200 m de dénivelé, nous arrivons au refuge, situé en dessous de la célèbre Brèche de Roland qui s’ouvre sur le ciel bleu, comme une invitation à la franchir. C’est le moment de goûter à un repos bien mérité et après le repas, tous dans la même chambrée, de rêver, sans trop de ronflements, à la journée suivante.

Le lever est matinal mais nous savons que c’est pour une bonne cause. Quand les dernières étoiles s’éteignent nous grimpons par la moraine très pentue vers cette brèche qui nous attend. C’est une première pour certains et les rayons du soleil saluent notre arrivée pour la photo de groupe. Nous passons en Espagne et en longeant la paroi, nous atteignons le Doigt et montons sans problème au sommet du Taillon (3144 m) où la vue est immense : le Vignemale, le Balaïtous, le Mont Perdu... Nous voyons au loin notre futur objectif : l’Escuzana qui domine le canyon d’Ordessa. Descente raide vers le col des Gabiétous, passage abrupt sous le col et parcours chaotique pour atteindre une banquette herbeuse. Le repas est bien mérité et le pastis dégusté, surtout qu’une bande d’isards vient nous saluer, présence appréciée après les efforts fournis. Ils vont nous accompagner un peu vers le col de l’Escuzana puis nous plongeons vers la Faja du même nom, un vire qui surplombe de plusieurs centaines de mètres et sur près d’un kilomètre la vallée de Bujaruelo. C’est grandiose et impressionnant mais ça passe bien. Un dernier coup de reins pour franchir la Forqueta des Gabiétous et nous traçons vers le col des Tentes. Retour vers le bercail sans oublier la bière réparatrice et le dîner avec « des restes », il faut traduire un assortiment de pâtés « maison », plus succulents les uns que les autres.

Une belle randonnée, éprouvante mais superbe, avec une dominante qui a uni le groupe : la solidarité. C’est cette belle solidarité qui a permis à tous de passer les passages difficiles, de se rire des épreuves, de guérir les moindres blessures et d’assurer le succès de la sortie.